Directive 1 : Diminuer le risque de méfaits à long terme

Ces recommandations visent à diminuer les risques pour la santé à long terme.

Informez les patients :

  • qu’ils devraient prévoir chaque semaine des jours où ils ne prendront aucune consommation d’alcool pour minimiser le risque de tolérance et d’accoutumance ;
  • qu’ils ne devraient pas augmenter leur consommation jusqu’à la limite supérieure, car les bienfaits pour prévenir certaines maladies sont optimaux à moins d’un verre par jour;
  • qu’on recommande aux personnes moins tolérantes, soit en raison de leur faible poids, soit en raison de leur âge (moins de 25 ans ou plus de 65 ans), ou non habituées à l’alcool de se fixer des limites inférieures à celles qui sont proposées à la population générale.

Consultez la section Faire connaître les risques de l’alcool pour la santé pour aider les patients à évaluer leur niveau de risque individuel.

Directive 2 : Diminuer le risque de méfaits à court terme

Ces recommandations visent à diminuer les risques pour la santé à court terme.

Informez les patients :

  • que, dans diverses situations, leur risque de blessures s’accroît avec chaque verre supplémentaire ;
  • que boire à ces niveaux supérieurs ne devrait se produire qu’à l’occasion et toujours en respectant les limites hebdomadaires ;
  • qu’ils devraient boire en mangeant et non à jeun, l’absorption de l’alcool sera ainsi retardée par la présence d’aliments, mais n’en sera pas moins complète ;
  • qu’ils ne devraient pas boire plus de 2 verres standard par période de 3 heures ;
  • qu’ils devraient aussi boire des boissons non alcoolisées sans caféine ;
  • qu’ils devraient éviter les situations et activités à risque.

Directive 3 : Contre-indications

Les patients devraient éviter de boire dans ces situations.

Informez les patients qu’ils devraient éviter de boire lorsqu’ils :

  • utilisent un véhicule, une machine ou un outil ;
  • prennent un médicament ou d’autres substances qui interagissent avec l’alcool ;
  • font du sport ou une autre activité physique potentiellement dangereuse ;
  • travaillent ;
  • ont d’importantes décisions à prendre ;
  • doivent surveiller d’autres personnes ou en prendre soin ;
  • souffrent d’une grave maladie physique ou mentale, ou d’alcoolodépendance.

Directive 4 : Femmes enceintes

Pour les femmes enceintes, qui prévoient le devenir ou qui sont sur le point d’allaiter.

Informez les patientes :

  • que le choix le plus sûr si on est enceinte ou qu’on prévoit le devenir est de s’abstenir de boire ;
  • que l’alcool présent dans le sang maternel peut nuire au foetus en développement ; le risque découlant d’une faible consommation pendant la grossesse semble très faible, mais aucune limite n’a donné la preuve définitive de son innocuité ;
  • que les femmes qui allaitent ne devraient pas prendre d’alcool juste avant d’allaiter, car une partie de l’alcool bu passe dans le lait maternel et pourrait avoir des effets sur leur bébé ;
  • que les femmes qui prévoient boire peuvent éviter que leur bébé n’ingère de l’alcool en tirant leur lait ou en allaitant avant de boire de l’alcool.

Pour en savoir plus, consultez La grossesse et l’alcool en questions, une coédition d’Éduc’alcool et du Collège des médecins du Québec.

Directive 5 : L’alcool et les jeunes

L’alcool peut nuire au bon développement physique et mental des enfants et des adolescents.

Pour les jeunes (jusqu’à 18 ans), informez les patients :

  • que de nombreux jeunes ne boivent pas ;
  • que les jeunes devraient retarder leur consommation jusqu’à ce qu’ils aient 18 ans ;
  • que s’ils décident de boire, ils devraient le faire dans un cadre sécuritaire, sous supervision parentale et à de faibles niveaux (c.-à-d. 1 ou 2 verres standard, une ou deux fois par semaine seulement).

Pour les jeunes adultes (de 18 à 24 ans), informez les patients :

  • que de 18 à 24 ans, les femmes ne devraient jamais prendre plus de 2 verres par jour et les hommes, plus de 3 verres par jour.

Pour en savoir plus, consultez Les effets de la consommation précoce d’alcool d’Éduc’alcool.

D’autres détails se trouvent dans le document scientifique qui sert de fondement aux directives : L’alcool et la santé au Canada : résumé des données probantes et directives de consommation à faible risque.

Faire connaître les risques de l’alcool pour la santé

Cette section vise à aider les infirmières et infirmiers à faire connaître à leurs patients les risques de plusieurs maladies graves associées à divers niveaux de consommation d’alcool.

Les tableaux 1, 2 et 3 des pages suivantes sont tirés du rapport technique scientifique qui est à la base des Niveaux de consommation d’alcool à faible risque. Ils illustrent les variations de risques encourus dans le cas de nombreuses maladies graves liées à l’alcool en fonction du nombre de verres qu’une personne consomme en moyenne par jour. Ces estimations proviennent d’une analyse faite à partir d’un grand nombre d’études scientifiques, qui a servi à préparer un document interne à la demande du Centre de toxicomanie et de santé mentale.

Le tableau 1 résume les risques pour 12 maladies graves, y compris 7 types de cancer, qui s’appliquent tant aux femmes qu’aux hommes âgés de moins de 70 ans. À noter dans ce tableau :

  • Boire un seul verre par jour augmente, jusqu’à 42 %, le risque de développer l’une des 9 maladies surlignées en jaune. Pour ces 9 maladies, le risque s’accroît quand le nombre de verres consommés chaque jour augmente.
  • La tuberculose était la seule maladie pour laquelle on ne remarquait aucun changement important dans le niveau de risque, jusqu’à ce qu’un certain « seuil » de consommation soit atteint (c.-à-d. à 3 verres ou plus par jour).
  • Dans le cas de la cardiopathie ischémique, le risque diminue de 14 à 19 % avec une consommation de 3 ou 4 verres par jour, est nul avec 5 ou 6 verres par jour et est en hausse avec une plus forte consommation.

Infirmières et les infirmiers