L’alcool et la loi (0.08)

Non seulement prendre le volant après avoir trop bu est irréfléchi, mais c’est dangereux pour soi et pour autrui.

Le Code criminel est formel, il est interdit à quiconque de conduire tout véhicule motorisé lorsque :

  • sa capacité de conduire est affaiblie par l’effet de l’alcool ;
  • son taux d’alcoolémie est supérieure à 80 mg par 100 ml de sang, le fameux «point zéro huit » (.08)

Pour les nouveaux conducteurs titulaires d’un permis d’apprenti conducteur ou d’un permis probatoire :

  • la loi est encore plus sévère ;
  • il est interdit de conduire un véhicule après avoir consommé l’alcool : ici, la tolérance zéro s’applique.

Comment savoir si nos facultés sont affaiblies?

Apprendre à se connaître

Tout d’abord, il faut savoir qu’un verre standard (une consommation), peu importe la boisson, contient toujours la même quantité d’alcool.

Il faut ensuite apprendre à calculer son propre taux d’alcoolémie, qui se mesure en milligrammes (mg), et l’interpréter en fonction de la limite légale de « point zéro huit » (80 mg).

Pour se situer par rapport à la limite légale en fonction de son sexe, de son poids et du nombre de consommations bues, on peut consulter ce document.

Il est important de soustraire 15 mg d’alcool par heure à partir de la première consommation, car c’est à ce rythme que l’organisme élimine l’alcool. Et attention au mythe très répandu qui veut que l’on élimine un verre à l’heure. C’est faux. Ou, du moins, ce n’est vrai que pour les hommes qui pèsent 115 kilos et plus. Un foie en mauvais état fonctionne moins bien et moins vite, et il ralentit le processus d’élimination. Une personne qui a des problèmes de santé doit s’abstenir de consommer ou alors le faire très modérément.

Attention! D’autres facteurs peuvent aussi jouer sur la capacité d’absorption de l’alcool, comme la fatigue, le stress ou la prise de médicaments. L’état émotif et physique d’une personne influence ses réactions. Alors, malgré les données figurant dans ce document, vous pourriez ne pas être en mesure de conduire. Pensez-y deux fois avant de prendre un verre de trop et… la route.

Respecter ses propres limites

Devant l’alcool, nous ne sommes pas égaux. Ne vous fiez surtout pas à ce que consomme votre voisin, votre collègue ou toute autre personne pour fixer vos propres limites de consommation.

Outre la vitesse à laquelle une personne consomme, le sexe, le poids et la masse musculaire déterminent la quantité d’alcool qu’elle peut prendre avant d’en ressentir les effets. De plus, chacun réagit différemment à l’alcool selon sa personnalité et son état d’esprit au moment de la consommation.

Généralement, les femmes réagissent davantage à l’alcool que les hommes en raison de leurs différences physiques, soit la taille, le poids et le taux de graisses corporelles. Comme leur corps contient un pourcentage de graisses plus élevé et un pourcentage d’eau moins élevé que celui des hommes, les femmes ressentent davantage les effets de l’alcool, qui a justement la propriété de se dissoudre dans l’eau.

Les recherches ont aussi démontré que l’estomac des femmes contient une quantité moins grande de l’enzyme qui est responsable de la décomposition de l’alcool, ce qui entraîne l’absorption d’une plus grande quantité d’alcool dans le sang.

Pour une femme de taille moyenne, un verre d’alcool équivaut à un verre et demi chez un homme. Il faut donc moins d’alcool à une femme qu’à un homme pour qu’elle en ressente les effets.

Quoi qu’il en soit, ne laissez jamais les autres décider à votre place et ne vous comparez surtout pas à eux. La vie est trop courte pour jouer à la roulette russe avec l’alcool.

Évaluez toujours la situation à partir de vos propres sensations : elles ne mentent pas.

Et que dit la loi?

La loi est claire : la limite légale de consommation, soit la limite d’alcool permise dans le sang, varie en fonction du type de permis de conduire.

Limite légale de consommation d’alcool au volant

Testez votre connaissance de la loi

Vrai ou faux?

  • Toute personne qui conduit un véhicule moteur en état d’ébriété voit son permis suspendu sur-le-champ, si elle est récidiviste.
Réponse

Faux. Toute personne qui conduit un véhicule moteur en état d’ébriété voit son permis suspendu sur-le-champ pour une période de 90 jours, peu importe si elle est récidiviste ou pas.

  • À sa première condamnation pour conduite d’un véhicule moteur en état d’ébriété, toute personne doit payer une amende élevée, mais elle garde son permis de conduire
Réponse

Faux. Dès sa première condamnation, toute personne doit payer une amende élevée et son permis de conduire est automatiquement révoqué pour un an.

De plus, cette personne doit se soumettre, dans un centre spécialisé, à une évaluation sommaire obligatoire de son comportement de conducteur, qui vise à déterminer si ses habitudes de consommation compromettent la conduite sécuritaire d’un véhicule. Si cette évaluation est défavorable, la personne doit subir une évaluation complète.

  • Un titulaire de permis d’apprenti conducteur, de permis probatoire ou un titulaire de moins de 22 ans, peu importe la classe et le type de permis, pris avec la moindre quantité d’alcool dans le sang voit son permis suspendu pour 90 jours.
Réponse

Vrai. Dès sa première condamnation, toute personne doit payer une amende élevée et son permis de conduire est automatiquement révoqué pour un an.

  • De plus, 4 points d’inaptitude sont inscrits à son dossier.
  • Il est condamné à verser une somme variant de 438 $ à 865 $ composée de l’amende, des frais et de la contribution.
  • S’il est coupable de conduite avec facultés affaiblies, il est traité comme tous les autres conducteurs et son permis de conduire est automatiquement révoqué pour un an.
  • La limite légale s’applique à tous les conducteurs, mais il y a tout de même quelques exceptions.
Réponse

Faux. Peu importe leur raison de boire. Un policier n’accorde jamais de sursis, même lorsqu’on croit avoir une bonne raison de fêter, par exemple, un anniversaire, une promotion, un nouvel emploi ou un mariage.

Conclusion

Partout et toujours, évitez de boire si vous avez un permis d’apprenti conducteur ou un permis probatoire ou si vous êtes un conducteur de moins de 22 ans, peu importe la classe et le type de permis. Et si vous détenez un permis de conduire et avez plus de 21 ans, il est préférable que vous ne buviez pas ou, si vous le faîtes, que vous buviez modérément.

Êtes-vous en état de conduire?

Comment reconnaît-on une personne qui a dépassé ses limites?

Il est assez facile de repérer une personne qui a trop bu. Certains signes sont révélateurs dans son allure physique :

  • Ses yeux sont irrités et injectés de sang.
  • Sa respiration est rapide.
  • Sa transpiration peut être abondante.

De plus, l’attitude d’une personne qui est sous l’effet de l’alcool change :

  • Elle se met à parler plus vite et plus fort.
  • Elle éprouve des difficultés d’élocution.
  • Elle a du mal à se tenir debout et à marcher en ligne droite.
  • Elle titube ou trébuche facilement.
  • Elle a des gestes plus lents.
  • Elle semble distraite.
  • Elle répond lentement aux questions.
  • Elle a tendance à s’endormir.

L’alcool peut également modifier le comportement d’une personne, en la rendant triste, agressive ou bruyante. Il peut aussi provoquer un fou rire incontrôlable, qui n’a rien à voir avec la joie de vivre.

Que faire?

Au besoin, on doit aider une personne qui a dépassé ses limites :

  • en l’empêchant de conduire une voiture ;
  • en lui offrant de la raccompagner ;
  • ou en lui proposant une autre solution sécuritaire.

Comment une personne qui a dépassé ses limites se comporte-t-elle au volant?

Quiconque dépasse le taux d’alcool légal éprouve progressivement des troubles de perception, de motricité et de concentration, qui restreignent sa capacité à bien conduire.

Une personne intoxiquée présente une diminution de sa vision panoramique, de sa perception auditive et de sa capacité à évaluer les distances. Ses réflexes diminuent et elle peut avoir du mal à réagir correctement à un obstacle.

Après quelques verres, une personne voit ses facultés s’affaiblir et sa personnalité changer. Sans s’en rendre compte, elle a tendance à sous-estimer les risques.

Pourtant, tous savent que conduire un véhicule automobile exige beaucoup d’attention. Afin de ne pas représenter un danger au volant, il faut prendre la route en pleine possession de ses moyens. Avoir un bon jugement, des réflexes rapides, la capacité de prévoir les événements et une parfaite coordination sont indispensables à une conduite efficace et responsable.

Que faire?

Si vous avez trop bu, confiez vos clés – et votre vie – à une personne qui est en état de conduire. Une attitude irréfléchie pourrait entraîner la mort, la vôtre ou celle de vos proches. Un accident est si vite arrivé.

Comment un conducteur automobile responsable réagit-il?

Un conducteur responsable sait qu’une personne qui a trop bu ne doit jamais conduire une voiture, même si elle a l’impression d’être en pleine possession de ses moyens.

Le conducteur responsable sait que l’autoévaluation faite par quelqu’un qui a pris un verre de trop n’est pas objective. En effet, tout conducteur peut représenter un danger pour lui-même et pour autrui, même si parfois sa consommation est en deçà de la limite légale.

Que faire?

Les amis, les collègues, les parents ou les compagnons d’un conducteur ivre doivent le mettre en garde et lui proposer un moyen de transport sécuritaire. Chacun de nous a une responsabilité sociale et morale en ce qui concerne la conduite avec facultés affaiblies.

L’alcool au volant, c’est l’affaire de tous.

Comment fêter de façon responsable?

Il existe plusieurs solutions. Par exemple, lorsqu’on est invité à une soirée, on peut désigner parmi ses amis et son conjoint un conducteur qui s’engagera à ne pas consommer d’alcool. En choisissant les conducteurs désignés en alternance au cours de l’année, chacun aura tôt ou tard l’occasion de fêter à son goût.

Une autre solution consiste à partager un taxi ou à utiliser les transports en commun, façons très abordables de réduire les risques.

Durant la période des fêtes, on peut appeler l’Opération Nez rouge, organisme bénévole qui raccompagne en voiture les gens qui ont trop consommé, sans porter de jugement.

Quant aux organisateurs d’une fête, ils doivent collaborer. Ils doivent prévoir servir des boissons non alcoolisées, des jus, des eaux pétillantes ou des punchs aux fruits, afin d’étancher la soif de tous. En fin de soirée, ils doivent cesser de servir des boissons alcoolisées au moins une heure avant le départ des invités. Ils encouragent leurs amis à se reposer et à cesser toute consommation d’alcool en prévision du retour à la maison.

Que faire?

Lorsqu’un invité montre des signes évidents d’ivresse, tout le monde doit se sentir concerné. N’hésitez pas à intervenir et à l’empêcher de conduire une voiture. Vous pouvez lui offrir l’hospitalité ou l’aider à trouver un endroit situé à proximité pour se reposer. S’il insiste pour rentrer, faites-le raccompagner.

L’alcool réserve souvent de drôles de surprises. Inutile de les vivre au volant.