Alcool et sport ne font pas bon ménage

Le sport et l’alcool font-ils bon ménage ? Quels sont les effets de l’alcool sur la performance, la récupération après l’effort et la guérison d’une blessure ? Pourquoi certains prennent-ils le sport comme creuset d’une consommation excessive d’alcool ? C’est pour répondre à ces questions, en avançant des explications psychologiques, culturelles et économiques, qu’Éduc’alcool a lancé aujourd’hui sa toute dernière publication dans la série Alcool et santé : l’alcool et l’activité physique.

Le sport et l’alcool sont souvent associés. Beaucoup d’équipes sportives sont commanditées par des boissons alcooliques. La consommation d’alcool associée aux activités sportives a d’ailleurs maintenant son propre vocabulaire : le 19e trou au golf ou la troisième mi-temps au foot. De plus, plusieurs études démontrent que les sportifs consomment beaucoup d’alcool et qu’ils sont plus nombreux que les non-sportifs à consommer de manière excessive. Il a donc semblé important à Éduc’alcool de faire le point sur cette question.

Les contextes

Sur le plan psychologique, certaines personnes recherchent des sensations fortes et seraient donc plus portées que d’autres à tenter des expériences nouvelles et extrêmes. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ce qui pousse une personne à faire des ultra-marathons pourrait aussi être responsable de sa tendance à consommer de l’alcool de manière abusive.

Sur le plan culturel, sous prétexte de favoriser la cohésion et l’esprit d’équipe, on encourage des démonstrations de puissance en valorisant des comportements masculinisés associés à une consommation excessive.

Aussi, l’association entre l’alcool et le sport serait liée à une longue tradition : les célébrations des championnats sportifs sont généralement accompagnées d’alcool. Que ce soit les gagnants de la coupe Stanley, les vainqueurs du Tour de France ou bien les champions de la Formule 1, les athlètes débouchent tantôt la bière, tantôt le champagne pour fêter leurs victoires. Et leurs partisans en font de même dans les estrades.

Avant et pendant l’effort

Les personnes qui pratiquent une activité physique sous les effets de l’alcool sont moins endurantes et courent un plus grand risque de se blesser.

La consommation d’alcool avant ou pendant la pratique d’une activité sportive a aussi un impact sur la performance sportive même, à cause de ses effets sur la fonction de thermorégulation. L’impact est tout aussi négatif lorsqu’une activité sportive se déroule à haute température, car boire de l’alcool en pratiquant un sport favorise la déshydratation.

Et pour les sports motorisés, non seulement la consommation d’alcool augmente-t-elle le risque d’accident, mais en certains cas, elle est en plus illégale.

Après l’effort

Les gens prennent généralement un verre après l’effort. Or la consommation d’alcool affecte aussi la récupération. En effet, celle-ci constitue un élément aussi important que le régime d’entraînement dans la recherche d’une performance athlétique.

Les sportifs qui souhaitent récupérer de manière optimale devraient éviter de consommer autrement que de manière modérée pour deux raisons additionnelles : s’assurer d’avoir un sommeil de qualité et éviter de souffrir d’une « gueule de bois ».

Éduc’alcool recommande donc aux sportifs qui souhaitent prendre un verre:

  1. de ne pas consommer d’alcool avant ou pendant une activité sportive;
  2. de boire d’abord de l’eau ou une boisson réhydratante après l’effort et ensuite, prendre un repas riche en glucides et en protéines;

Car pour les sportifs, comme pour les autres, la modération a bien meilleur goût.