Le 30 janvier dernier se tenait la deuxième édition de l’événement Science et industrie. Plus de 70 personnes étaient ainsi rassemblées dans le hall panoramique du Centre des sciences de Montréal pour une journée consacrée à la rencontre de scientifiques, d’expertes et d’experts du large écosystème de la consommation et des dépendances, et de spécialistes du domaine de l’industrie des boissons alcooliques.
La journée, rythmée par des conférences et un panel, a donné lieu à des échanges et à des conversations au sujet de la consommation et de ses impacts sur la santé physique et mentale, ainsi que sur la question de la responsabilité individuelle et collective en matière de consommation sur les routes, trottoirs et sentiers du Québec.
Quelques faits saillants :
Alcool : bon ou mauvais pour la santé?
La conférence d’ouverture était donnée par le Dr Stanley Nattel, professeur de médecine et titulaire de la Chaire Paul David en électrophysiologie cardiovasculaire de l’Université de Montréal et de l’Institut de cardiologie de Montréal.
Abordant le sujet des effets de l’alcool sur la santé coronarienne, le Dr Nattel a démystifié le fameux paradoxe français relatif à la consommation quotidienne de vin. Il a présenté les résultats des études les plus récentes sur les impacts de la consommation d’alcool sur la santé, notamment quant aux maladies cardiovasculaires.
Un appel à la collaboration du Dr Arruda
Durant la pause du dîner, les participantes et participants ont regardé une vidéo du Dr Arruda au sujet de la Politique gouvernementale de prévention en santé, qui vise à améliorer la santé et la qualité de vie de la population. Il a mis l’accent sur les diverses façons dont les entreprises de l’industrie, les organisations locales ainsi que l’écosystème du domaine de la santé peuvent intervenir auprès des jeunes afin de prévenir et de réduire les méfaits liés à la consommation de substances psychoactives et d’alcool, ou aux jeux de hasard. Il a également souligné les efforts déployés au sein de dizaines d’initiatives locales et a demandé aux participantes et participants de poursuivre dans cette voie afin d’amener les jeunes à faire des choix éclairés en matière de consommation.
Discussion « Mixer à moindre risque »
L’après-midi a débuté par une discussion entre Geneviève Desautels, directrice générale d’Éduc’alcool, et Sandhia Vadlamudy, directrice générale de l’Association des intervenants en dépendance du Québec (AIDQ). Elles ont échangé sur les façons de mélanger à moindre risque lorsqu’il est question d’alcool, de cannabis ou d’autres substances. Cette discussion a aussi permis de mettre en lumière l’importance d’informer et de sensibiliser la population aux effets et aux risques de mélanger des substances, afin que toutes et tous puissent faire des choix éclairés.
L’échange s’est conclu avec un appel à la non-stigmatisation des personnes qui choisissent de consommer et de mélanger, cela dans le but de permettre à nos proches et collègues de parler de leur plan de consommation en toute confiance. Ainsi serons-nous en mesure de mieux veiller les uns sur les autres.
Panel sur la responsabilité des individus et sur la responsabilité sociale des fabricants (ESG)
Puis, une discussion a eu lieu entre des spécialistes de divers domaines, dont Marie-Ève Beaulieu et Lyne Vézina de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), Ian P. Sam Yue Chi de la Corporation des concessionnaires automobiles du Québec et Joanne Desjardins du service-conseil en gouvernance et stratégie. L’objectif était d’exposer différents points de vue quant à la consommation et aux déplacements (auto, vélo, moto, etc.) pour ainsi faire émerger les dynamiques complexes, les responsabilités existantes et les leviers d’action. Dès lors, une riche réflexion s’est amorcée autour des facteurs ESG et de notre responsabilité collective comme consommatrices et consommateurs, fabricantes et fabricants, membres du gouvernement et propriétaires de bars et de restaurants, mais aussi autour de nos actions individuelles, pour réduire la consommation excessive d’alcool et encourager une approche responsable de la consommation.
Conférence GHB : aspects cliniques et sociaux
Le Dr Martin Laliberté, MD MSc FRCPC FACMT en médecine d’urgence et toxicologie médicale au Centre universitaire de santé McGill et au Centre antipoison du Québec, nous a parlé de GHB, un thème périphérique à l’alcool. Offrant une perspective historique, il a permis aux participantes et participants de mieux comprendre d’où provient cette substance et comment elle s’est répandue dans les milieux sportifs, en tant que semi-médicament, ainsi que dans les fêtes comme substance psychoactive illégale et addictive. La conférence traitait de la complexité liée à la consommation et aux effets recherchés, et à la façon dont le système de santé essaie de mieux comprendre et de gérer le tout.
Conférence « Sexualité, genre et consommation d’alcool : des normes et des repères en constante évolution »
La journée s’est terminée avec la conférence de Mathieu Goyette, psychologue, professeur au Département de sexologie de l’UQAM et professeur associé/agrégé au Département des sciences de la santé communautaire de l’Université de Sherbrooke. Abordant les thèmes du genre et de la sexualité, Mathieu Goyette a présenté la façon dont s’articule la consommation d’alcool autour de ces deux facteurs. Il a aussi suscité une réflexion sur le rôle et la responsabilité de l’industrie dans ses communications à des groupes spécifiques tels que les femmes ou les personnes issues de la diversité sexuelle et de genre.
Cette seconde édition s’est conclue par un cocktail de réseautage au cours duquel les participantes et participants ont pu goûter à différentes boissons concoctées, avec ou sans alcool, par Alambika.
Merci aux personnes présentes lors de cette magnifique journée. Merci également pour vos commentaires qui nous aideront à préparer, avec beaucoup d’enthousiasme, notre prochaine édition, prévue en 2025.